Entre guerre, Covid et gelées printanières dans le vignoble français, tentons, avec notre guide de printemps-été, d'apporter un peu de chaleur et de douceur dans ce monde qui en manque cruellement!...

Les prestigieux liquoreux d'Anjou souffrent aujourd'hui hélas d'un certain manque de succès. Le parfait équilibre entre sucrosité et acidité que promet le chenin, le savoir-faire et la patience des vignerons donnent pourtant naissance à des vins d'exception qu'il conviendrait d'inviter plus volontiers à nos tables.

De douceur il est encore question dans le climat alsacien et dans les gewurztraminers du Haut-Rhin. Ce cépage emblématique offre le meilleur de lui-même lorsqu'il conserve du sucre résiduel qui lui apporte de l'étoffe et de la gourmandise. Si les cuvées vinifiées en secs semblent hélas de plus en plus rares, on regrettera également l'aspect sirupeux et surtout le manque d'acidité de certaines cuvées un peu... too much.

Le vignoble rhodanien nous offre des vins riches, concentrés et chaleureux, parfois victimes dans leur démesure du réchauffement climatique. Au pied du Mont Ventoux, les vignes bénéficient d'une certaine fraîcheur qui se retrouve dans les vins de l'appellation. Les cuvées les plus ambitieuses et concentrées souffrent ainsi rarement d'un excès d'alcool, mais il conviendrait tout de même de les consommer avec modération si vous envisagez de gravir le "Géant de Provence" à vélo cet été.

Michel Praet