Le métier de vigneron ressemble de plus en plus à un parcours du combattant. Entre diminition de la consommation mondiale de vin, l'augmentation du prix des matières premières et des charges sociales et surtout les dérèglements climatiques, reprendre un vignoble familial et transmettre une passion pour un métier à l'avenir de plus en plus incertain devient une aventure audacieuse.

 

Avec la disparition de 11000 domaines par rapport à 2010, le nombre de vignerons et viticulteurs français a baissé de 16 % en dix ans. En Nouvelle-Aquitaine, 3100 exploitations viticoles ont disparu en 10 ans (tombant à 10400).

 

A côté des prestigieux Saint-Emilion, affairés à se crêper le chignon pour remettre en question le dernier classement des grands Crus, le modeste vignoble de Fronsac, qui a connu récemment un épisode de grêle, attire davantage de véritables oenophiles que de "buveurs d'étiquettes" ou de riches asiatiques.

 

Le Minervois, région touristique par excellence subit lui, comme tout le Sud de la France, la sécheresse. Une parfaite maîtrise des vinifications permet aux vignerons de nous proposer des vins de grande qualité qui souffrent rarement d'un excès d'alcool.

 

Les vignerons alsaciens, attentifs à l'évolution des modes de consommation, augmentent leur production de vins secs. Les pinots gris, souvent trop riches, suivent le mouvement et s'invitent désormais plus volontiers à table. Des vins "natures" au caractère bien trempé voient le jour. Ils ne font pas toujours l'unanimité mais tentent de séduire une nouvelle clientèle ou des consommateurs plus attentifs aux démarches environnementales.

 

Les Pinots noirs, dont de nombreuses cuvées souffrent d'un excès d'acidité et d'un manque de densité, gagnent, avec le réchauffement climatique, en concentration et potentiel de garde.

 

La région de Cognac n'a récemment, pas été épargnée par la grêle mais le véritable tsunami menace d'arriver de Chine, principal acheteur de ces eaux-de-vie d'exception. Cette dernière menace de revoir sa politique d'importation, ce qui inquiète grandement les producteurs.

 

Malgré le climat morose qui règne sur une grande partie des terroirs de l'hexagone, il nous plaît de souligner la détermination et la qualité de travail des vignerons rencontrés lors de nos visites dans le vignoble.

 

Michel Praet